« Le dandy doit aspirer à être sublime, sans interruption. Il doit vivre et dormir devant un miroir. »
Après tout, qui de mieux que Charles Baudelaire pour définir le dandysme ? L’écrivain fit l’une des figures emblématiques de cet « art d’être » qui s’intéresse au Moi, à l’apparence, autant qu’à la recherche de la beauté absolue. Cette course vers la modernité est une démarche qu’on observe déjà chez les dieux grecs, qui sont souvent nommés comme les précurseurs de cet art de vivre, toujours à la recherche de la perfection intellectuelle et physique. Être dandy, ce n’est pas résumé a une apparence soignée. Il s’agit de créer un personnage à part entière, qui dépasse le cadre de l’ordinaire et qui devient parfois une œuvre de provocation, de culture et d’esprit.
De Charles Baudelaire à Oscar Wilde, en passant par les dandys modernes comme Gainsbourg et Pete Doherty, l’ouvrage décrypte cette large notion qui colle à la peau des grands auteurs Français, notamment. Le mode de vie du dandy n’est jamais très loin de la vie de bohème et son destin est souvent intimement lié au tragique et au romanesque. Les grandes figures du dandysme ont pour points communs d’avoir été traversées par des drames, des injustices et une grande pauvreté. Après tout, le dandy fuit le quotidien, fuit monsieur tout le monde, et devient un double dépassant souvent sa persona d’origine. La vie maudite des auteurs que l’on connait a façonné la définition du dandysme comme une attitude de classe malgré la pauvreté. D’une manière plus claire, il ne s’agit pas d’avoir un costume dépareillé et un mouchoir rouge pour être un dandy, c’est une façon d’être qui se réfléchit, qui se travaille, mais ne s’achète pas.
L’ouvrage publié par Les Editions François Bourrin, raconte l’histoire du dandysme et de ses personnages, en analysant toutes les (fines) composantes qui font un dandy. Une manière aussi d’élargir la définition de ce style de vie, qui est bien trop souvent réduit à la simple notion d’élégance. À travers la vie souvent tragique des grands personnages qui ont façonné le dandysme, on découvre l’art de rechercher la beauté pure chez Wilde, le développement de l’esprit chez Baudelaire, et l’anticonformisme de Warhol.