La plateforme de streaming Netflix a sorti le 9 mars dernier sa mini-série (6 épisodes) qui reprennent le journal intime d’Andy Warhol édité par Pat Hackett, à qui il se confia chaque jour pendant 10 ans. Ce documentaire est débordant d’images d’archives et utilise pour voix off, la voix reconstituée du « Roi du Pop Art » grâce à une intelligence artificielle, effet spécial qui donne l’impression que Warhol se confie directement à nous.
Cette plongée dans l’intimité nous permet une relecture des oeuvres de Warhol et de découvrir une face cachée de l’artiste : sa vie sentimentale et sexuelle, lui, qui se disait asexué et jetait le trouble sur ses préférences. Si ce journal intime a été publié depuis longtemps (en 1989), Warhol disait certaines choses à demi-mot, mais la révélation d’images de cette vie intime ayant été récemment retrouvées, ces paroles prennent une toute autre dimension.
Ainsi, nous apprenons comment un enfant d’immigrés, issu d’une famille très modeste et pieuse, perclus de complexes, réussi à s’extraire dessin environnement social pour percer dans le monde pourtant très fermé de l’art contemporain et devenir en quelques années, l’artiste référence de son époque, millionnaire et prescripteur de tendances, devenant même mannequin.
Il révolutionne le milieu très fermé et élitiste de l’art en créant des œuvres « pop » qui s’inscrivent dans la culture populaire et utilisent des techniques jusqu’alors cantonnées à la presse, la publicité et les divers affichages grand public, que sont la photographie, les photocopies, l’impression, la vidéo et toutes ces méthodes de reproduction mécaniques permettant une diffusion large et internationale à très grande échelle.
Ce documentaire lève également le voile sur ses grands amours, Jed Johnson et Jon Gould, et la souffrance infligée par les blessures par balles faites le 3 juin 1968 par Valerie Solanas devant la Factory.
Il permet également de revenir sur sa relation trouble avec Jean-Michel Basquiat, brisée par les critiques acérées des soi-disant spécialistes de l’art qui ne virent en Basquiat que la nouvelle « mascotte » de Warhol.
Et si la vérité est propre au point de vu de chaque personne, ce documentaire nous invite à toucher du doigt celle d’Andy Warhol.