L’évènement dédicace de Vladimir Antaki approche à grand pas ! L’équipe des Arts du Royal Monceau – Raffles Paris lui a posé quelques questions sur sa pratique et son histoire. De quoi patienter avant la dédicace tant attendue du 8 novembre de 18h à 21h à la Librairie des Arts :
Comment est venue l’idée de « The Guardians » ?
Ma fascination pour les commerçants et les artisans remonte à mon enfance: je me liais souvent d’amitié avec les commerçants locaux et je passais des moments magiques dans leurs boutiques et ateliers. Étant une personne très nostalgique et affectée par la disparition de plus en plus rapide de ces lieux uniques, j’ai décidé de leur rendre hommage en partant à la recherche de ces “temples urbains” gardés par ces personnages hauts en couleurs et touchants. Durant les sept dernières années, j’ai voyagé dans une vingtaine de villes incluant Paris, New York, Beyrouth, Montréal, Istanbul et j’ai rencontré plus de 200 Gardiens.
Qu’est ce qui t’a séduit chez les boutiquiers et boutiquières que tu rencontrais ?
Leur passion. Ce sont, pour la plupart, des gens qui se battent pour continuer d’exister et qui évoluent dans une société qui ne semble pas se préoccuper de leur disparition. Certains sont chanceux de trouver quelqu’un pour prendre leur relève, d’autres, malheureusement sont obligés de fermer boutique et de voir leur savoir-faire disparaitre avec eux.
Qu’est ce qui a le plus retenu ton attention ?
Beaucoup de gens se demandent comment mes Gardiens arrivent à se retrouver dans le fouillis de leurs magasins/échoppes, et bien je peux vous dire qu’ils savent exactement où trouver ce qu’ils cherchent. C’est d’ailleurs assez impressionnant.
Peux-tu nous parler de ta pratique de photographe ?
J’ai un penchant pour le portrait et le documentaire: je prends énormément de plaisir à capter ma vision de la réalité. Je suis une personne assez pointilleuse, qui aime composer son cadrage au millimètre près et prendre le moins de photos possible. C’est une façon de travailler qui me correspond bien et qui me permet de m’adapter à différentes situations.
Tes inspirations ?
Sans hésitation aucune, le cinéma. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui ne m’interdisaient jamais d’aller au cinéma. Je dévorais des films comme certains mangent du chocolat. J’avais une collection de plus de 1000 films dans ma chambre d’ado et mes amis venaient découvrir des films et des auteurs chez moi: Kubrick, Lynch, Hitchcock, Scorsese, De Palma, Coppola, Waters, Chaplin, pour ne citer que les plus connus. Je pense que cet amour du cinéma se retrouve dans ma façon de composer une image.
Quelle est ton actualité / projets à venir ?
Je participe actuellement à la Biennale des photographes du monde arabe contemporain à l’Institut du Monde Arabe; j’y présente une installation intitulée “Beyrouth, mon amour”, une déclaration d’amour visuelle à cette ville chère à mon coeur et qui est également une ode au passé, au présent et aux gestes posés vers l’avenir. Je suis également entrain de développer un concept d’installation multimédia de mes Gardiens; je souhaite plonger le spectateur au coeur de leurs univers avec du son et de l’image.